Thérapie de groupe - Appartement de Céleste [Nathan - Céleste]

La pollution avalait le peu d'étoiles dont le ciel était pourvu. N'ayant rien à admirer, Céleste ferma les yeux et souffla longuement. Assise sur les escalier de son appartement, elle essayait, vainement, de se vider l'esprit pour s'endormir. Malheureusement, Morphée avait encore décidé de l'oublier cet fois encore.
Maintenant que Céleste y pensait, elle n'avait pas rangé son bureau, ce qui était bien embêtant. L'événement le plus important de sa semaine, oui, le ménage, était devenu la dernière de ses priorités suite à la venue improbable de son ancien camarade dans son quartier général. Mais maintenant que tout était fini, peut-être devait-elle songer de nouveau à passer un coup de chiffon dans son espace personnel.

Nathan était frustré depuis le soir au pub irlandais... Lui qui est d'habitude si froid et calme. Il avait perdu tout contrôle....

Il a besoin d'en parler et le plus vite possible. Sa famille ? Non, il n'en a plus que le nom. Des amis ? Il n'a jamais vraiment considéré quelqu'un comme tel, les humains ne sont pour lui que des sujets d'observations. Les membres de son clan ? Il ne faisait confiance qu'à Ayden (pas totalement)... Et celui-ci était bien trop mal en ce moment, Nathan ne pouvait pas attendre.

Il sortit alors pour une marche nocturne, il espérait que ça lui ferait passer cette sensation. "Du sang, Du sang !!" Il avait des flashs de cette soirée. En revoyant la soirée dans sa tête, il pensa : "Céleste !" Elle a toujours été fidèle et attentionnée, de plus elle fait partie des trois personnes à qui il fait confiance... Elle est parfaite pour ce rôle.

Il se rendit alors dans le territoire de l'Est.

Il avait l'impression de ne plus rien comprendre à sa propre psychologie... Il était devenu moins prévisible que Ayden à ses yeux. En se rendant au QG des Loups, il vit Céleste sur les escaliers d'un appartement aux alentours...

-"Bonsoir, Céleste. je voulais te parler." dit il en esquivant le couteau lancé de peur par celle-ci.

Céleste s'était perdue si profondément dans ses pensées que le retour à la réalité fut assez brutale. Elle en avait même lancée un poignard dans le vide par surprise. Sa vue brouillée mit du temps à discerner une silhouette familière dans la pénombre nocturne.

«Nathan ?» s'exclama-elle, étonnée de voir son ancien camarade « Qu'est-ce que tu fais ici ?»

Elle se leva, arrachant ses jambes à la froideur des escaliers marbrés. Aussi loin qu'elle s'en souvenait, jamais elle ne lui avait communiqué sa nouvelle adresse. Enfin, peu importe. Les grandes villes sont bien souvent plus petites qu'on ne le pense.

-"Céleste... Je voulais te parler de... Pardonne moi de t'avoir assommée ce soir là. Mais...Je voulais te parler de ce qui s'est passé après."

Nathan lui raconta en détails la soirée jusqu'au moment de son départ.

"Voilà. J'ai perdu le contrôle et je n'en suis pas fier. J'ai toujours détesté faire le mal... j'ai toujours dissimulé cela derrière une sorte de dégoût pour l'être humain. Mais aujourd'hui, je suis fatigué. Et c'est exactement à ce moment là que mon esprit me démontre que faire du mal peut sortir de ma volonté... Mes parents ne m'ont jamais considérer comme un vrai Redhawk à cause de cela, il n'avait pas de cœur vis-à-vis des pauvres et étaient capables de complètement ruiner un homme sous prétexte qui ne les avait pas respectés. Je trouve ça ridicule les êtres humains ne devrait pas avoir à se tuer entre eux. Seuls les psychopathes ont ce droit, ce privilège !"

Une idée lui traversa l'esprit, le fait qu'il soit devenu impulsif et imprévisible... est-ce que ça signifierait qu'il est lui même un psychopathe ?

Mais il du s'arrêter de parler car il entendit quelqu'un approcher...

Céleste écouta Nathan, sans broncher. Elle ne s'étonnait plus de rien désormais, même pas de voir un membre d'un clan ennemi toquer à sa porte pour une confession nocturne. Les habitants d'Heaven étaient, visiblement, tous aussi troublés les uns que les autres en ce moment. À croire que l'air de la ville était néfaste à leur santé mentale.
Les paroles de Nathan touchèrent d'ailleurs Céleste, étonnée de voir qu'au fond de lui, qui semblait toujours aussi sûr et affirmé, sommeillait des doutes et un questionnement aussi profond. Son intervention n'aiderait pas Nathan, après tout elle n'était ni qualifiée, ni assez philosophe dans l'âme pour apporter les bonnes réponses à ses interrogations, mais elle lui exposa tout le même le fond de sa pensée, confuse et embrouillée.

«Je crois que malgré tout, les psychopathes restent des humains.» dit-elle en s'essayant sur le sol, titubant

Céleste commençait à comater à cause de l'errance de son esprit et de l'insomnie. Et aussi peut-être à cause de cette journée qu'elle avait passé sans rien avaler. La brume de son passé vint se mêlée à ce que Nathan venait de lui dire. Ses paroles assemblées hasardeusement n'était maintenant plus vraiment cohérentes, mais elle ne s'en apercevait même pas.

«Il n'y a que les faits qui changent. Le fond reste le même.  C'est douloureux, hein ? De toute façon on est fait pour finir dans le caniveau. Si ce n'est pas ton voisin qui t'y jette, tu finiras par y aller de ton plein gré.»

La seconde suivant la fin de son mini-discours,une voix familière la tira légèrement de son état second, celle de Keith.  À croire que le sort avec une dent contre elle.  Céleste ne lui répondit pas et lui signala la place libre à coté d'elle, les yeux dans le vide.

« Fais-toi plaisir, on est plus à ça près.»

Nathan s'était arrêté de parler, et à cet instant, il avait compris quelque chose. Ce qui le fascine chez les psychopathes... ce n'était pas eux, c'était la part de lui qu'il voyait en eux. Cette part qu'il n'avait jamais accepté et qui s'était manifesté ce soir là. Il l'avait enfin compris : Il est le spécimen le plus intéressant, pas Ayden, pas Keith, pas Céleste, lui. Tout ça avait défilé si vite dans son esprit, il était en extase...

-"Salut, Keith. Pardonne moi pour la dernière fois au fait." Dit-il mais la honte qu'il ressentait ne se perçu même pas dans sa voix tellement sa découverte l'avait rendu heureux.

Il se sentait capable de tout accomplir, de tout comprendre, de tout analyser...

Sa recherche arrêté il y a 4 ans allait reprendre maintenant et il n'allait plus jamais perdre le contrôle. Il était un nouveau Nathan, entre les deux ancien. Un calme, un sang froid et un potentiel de raisonnement à tout épreuve couplés d'un instinct de tueur or paire.

Il est maintenant prêt à écouter ce que Keith qui s'était déjà assis avait à raconter pour mieux analyser ce sujet que jamais.

La confrontation aux événements récents, et particulièrement à Keith, était bien la dernière chose à laquelle Céleste souhaitait faire face, surtout alors qu'elle se trouvait dans un état si second, si lamentable. Elle n'était pas prête et pourtant, voilà qu'elle devait, une nouvelle fois, se prendre sa réalité en pleine face. Comment appelle-on ça déjà... Remuer le couteau dans la plaie, non ? Elle se pinça la lèvre inférieure. À cet instant, bien que son esprit n'ait cessé de se tourmenté, elle était incapable d'exprimer un sentiment extrême tel que la colère ou bien la tristesse.

«Tu ne l'es pas. Personne ne l'est.» elle ravala sa salive en même temps que sa fierté. «Même pas moi.»

Son seul regret était de ne pas avoir fait face à la réalité plus tôt. Cela aurait été moins douloureux. Elle rit amèrement.

« Game over, j'ai quitté la partie. Tu as le champ totalement libre maintenant.»

« Arrête d'être désolée, je t'en supplie.»

Si une partie de son être en voulait à Keith, l'autre refusait de la haïr. Céleste savait qu'elle méritait ce qui lui arrivait, que le destin ne s'acharnait pas sur elle sans raison. Elle ne s'était pas rendue compte des sentiments qu'il avait pu nourrir à son égard par le passé et l'avait fait souffrir. Sans parler de son éternelle indécision. Ayden s'en était allé parce qu'elle n'avait pas su se comporter comme une vraie femme. Parce que sa fierté avait pris le dessus. En fait, elle ne faisait que récolter la tempête du vent qu'elle avait semé.

Elle se recroquevilla sur elle même et recouvrit ses jambes de ses bras.  La vérité, elle la connaissait, et elle ne l'avait jamais niée. Parce que Ayden le lui avait fait comprendre clairement.

«L'évidence, c'est qu'il a couché avec toi parce qu'il t'aime.»

La journée était ENFIN finie. Pas très compliquée, il s'est basiquement rien passé du tout. Il était enfin temps de rentrer chez soi. Mais à peine rentrée, Elisa avait totalement oubliée de raconter ce qu'il s'était passé à sa chef. Et elle voulait le faire. Ça lui remonterait un peu le moral, de voir une fille. Après tout, c'est comme si cette ville semblait n'être peuplée que d'hommes. Et ça lui permettrait aussi de sympathiser avec sa chef, ce qui est une assez bonne idée en soit.
Et puis, sa chambre était à deux pas d'ici. LITTÉRALEMENT a deux pas.
Elle allait toquer quand elle entendit plusieurs voix à l'intérieur. Et de plus, la porte était ouverte. C'est donc tout naturellement qu'elle s'incrustait dans cette joyeuse bande composée de la chef, d'un parfait inconnu et ... de l'autre mec de ce matin. Décidément, c'était mort pour faire copain-copine.
"Salut, j'fais que m'asseoir, genre ... ici, là, ouais"
Elle avait l'impression de casser l'ambiance. Ma fois, c'est pas bien grave. Après tout, ça va lui faire du bien de parler avec des gens -enfin, sobre.

"Oh, tiens, oui, mon nez, oui, ça à l'air d'aller mieux, j'crois"
Elle était arrivée comme un cheveux dans une soupe dans la conversation. En effet, elle a bien brisé toute l'ambiance qu'il y avait. Il y avait dans son regard comme une envie irrésistible qu'elle la ferme sur ce qu'il s'est passé antérieurement. Très bien, elle ne voulait pas mourir si jeune après tout, elle allait se taire.
Elle avait l'impression que cette conversation était une sorte de confessionnal. Enfin, quand les gens se confessent. Comme les psys, sauf que là, il y avait plus de personnes qu'il n'y a dans une séance de psy.
Elle allait rester silencieuse en entendant les problèmes des autres. Chouette comme soirée. Ça reste mieux que de rester dans son appart' à recracher l'intégralité de son estomac grâce à une boisson alcoolisée.

[pire espionne, nahméoh ! xD]
"Honnêtement ? Je n'en ai aucune idée. Je penses que j'ai un peu -beaucoup- trop bu hier soir. Et la seule chose que j'arrive pas à résister, c'est les trous de mémoire le matin."
C'est vrai ça. Comment elle a fait pour se retrouver dans cet appartement ? Cela restait toujours un grand mystère dont elle n'a pas forcément envie de se souvenir. Si elle commençait à essayer de se souvenir de trucs, elle retomberait sur des choses qui ont causé son alcoolisme pour, justement, les oublier.
"D'ailleurs, ce n'est pas un peu dangereux pour un chef de clan adverse de venir s'aventurer dans les appartements de ses ennemis ? Vous avez de la chance que je ne suis pas formée pour le combat"
Et puis, dans tout les cas, les chefs de clans semblaient bien s'aimer assez pour se voir sans s'entretuer et ... faire autres choses.

[C'te ninja]
"Crois-moi, j'ai appris à me battre par le passé. Et j'étais assez douée. Je n'aurai pas l'once d'un regret à t'attaquer"
Il souriait, en face. Si elle montrait ce dont elle était capable en souriance (note de l'auteur : ce mot n'existe pas) à ce jeune homme. C'est drôle, en moins de 10 minutes, elle semblait avoir loué une certaine rivalité avec ce jeune homme qu'elle connaissait à peine. C'est rare pour elle.

Un ricanement échappa à Nathan et il lança :
-"Merci de ton attention douce Céleste. Tu m'as bien plus aidé que ce que tu crois..."
Il s'en alla calmement. Il avait vu son chef dans le coin et il ne voulait pas interférer avec celui-ci.