Retour du lac

Une rafale de vent s'écrase contre la fenêtre, la pluie en suit par la suite. Quel temps de merde, parfait pour sortir dehors ! Lili ne prend pas la peine de bien se couvrir, en débardeur noir et un simple jean elle se presse hors de chez elle.
A peine dehors qu'elle se trouve à moitié tremper, elle ferme à clef la porte de son appartement en bordel et s'éloigne petit à petit de chez elle.

Le vent souffle dans son dos ce qui envoie toute sa chevelure en avant, elle se met à courir ou à moitié sautiller. Les gens qui devaient la voir doivent se poser des questions sur son état mental. Bon on va pas se mentir c'est une fille dérangée donc c'est pardonner dans tout les cas.

Lili, après plusieurs minutes de marche sous la pluie infernale, se situe dans une rue. La rue qui n'ai pas inconnue pour elle non plus, malgré le temps plusieurs hommes se trouvent à l'abri sous une porte d'une certaine boîte, sûrement là ou strip-teaseuse font leur boulot. Elle tourne la tête vers une maison, le regard de plusieurs personnes fixer cet endroit. Quelque chose la pousse à allez voir, un mauvais pressentiment. Complètement trempée elle s'arrête devant la porte après avoir sauter au dessus du portail, c'est calme mais sa curiosité la pousse un peu plus loin.

Elle essaie d'ouvrir la porte mais rien ne s'ouvre, il lui faut une autre solution. Mauvaise fille qu'elle est, meurtrière puis cambrioleuse, elle fait le tour et se stop à une fenêtre, les carreaux sont tellement sales qu'il ai compliquer de savoir si quelqu'un si trouve. La jeune femme retire son tee-shirt, l'enroule autour de son poing et explose la vitre. Elle passe sans manquée de se couper la peau à cause de morceau de verre restant.

- Euh, salut !

Elle secoue son tee-shirt avant de commencée à traverser les pièces ne se doutant pas que quelqu'un s'y trouve et surtout pas cette personne.

Pas de réponse ? Tant pis... réveil matin 15h, j'me réveil comme une fleur. Ah non c'est pas sa.

Lili hausse les épaules et laisse tomber ce qui lui servait de débardeur. Un bruit n'échappe pas à ses oreilles, même si le tempête à l'extérieur couvre pas mal un frottement perturbe la musique. Comme, un tissu, un drap ou quelque chose dans le genre. Elle entre dans le salon, l'odeur semble être dans tout l'appartement et ça commence à taper sur le système de la jeune femme.

Rapidement elle regarde les différentes pièces, on devine tout de suite qu'il s'est passer pleines de choses ici. Au bout d'un moment, voyant que le bruit de tout à l'heure ne s'ai pas reproduit elle se déplace vers celui-ci pour quand même vérifier. Elle entre dans la petite pièce et remarque une fine silhouette sur le lit, couverte d'un drap. Il lui fallut plusieurs secondes pour bouger.

Elle s'attendait à tout sauf à voir Su ici, Lili s'avance vers elle instinctivement.

- Qu'est ce que tu fais ici ?

Sa voix vient casser le silence, elle veut prendre soin d'elle. Vu son état elle n'a pas du sortir depuis quelques jours, elle se penche légèrement en tendant sa main déjà chaude par rapport à l'extérieur qui a refroidit tout son corps.

Lili embrassa le dos de la main de Su puis lui sourit un peu avec de la gêne.



Elle ne savait pas que c'était chez elle, c'est normal qu'elle ne sache pas mais bon. Et d'ailleurs "chez elle", ça ne pouvait pas être possible car elle a déjà été chez son vrai chez elle. A moins qu'elle ai deux maisons mais ce serait étonnant.



Elle l'attira hors du drap pour la mettre debout, elle tenait maintenant ses deux mains. Son regard s'adoucit observant la plus jeune, elle devait la sortir de là et même si elle refuserait, elle le ferait contre son gré. En gardant l'une de ses mains dans la sienne et commença par sortir de la pièce.

Su se laissa faire, complètement déboussolée. Elle aurait préféré que Lili ne soit pas là, qu'elle ne la trouve pas. Heureusement, elle ne semblait pas la croire, ce qui lui retirait une grosse épine du pied. Elle ne voulait surtout pas revenir sur son passé et elle n'aurait, de toute façon, pas tenu tout le long de l'histoire.

Alors elle se leva et la suivit, docilement. Maintenant que la jeune femme était là, il fallait qu'elle sorte d'ici le plus vite possible, et pour ce faire, il fallait qu'elle lui obéisse et qu'elle ne montre aucun signe de résistance.

Lorsque Lili sortit de l'appartement, la rouquine lui demanda de lui accorder deux minutes. Deux minutes pendant lesquelles elle attrapa deux sachets de drogue et l'arme que Haru avait touchée. Même si cela ne s'était pas très bien passé, elle comptait lui donner ce qu'elle lui devait.

Elle les fourra dans son manteau avant de sortir rejoindre Lili et d'attendre que quelque chose se passe.

Sans se poser de questions, Lili attends donc Su devant la porte. Même une fois à l'extérieur, il y a cette impression que l'odeur la suit, tout ce que mérite cette baraque c'est d'être brûlée. C'est courageux pour la jeune fille d'être restée ici plusieurs jours, mais maintenant il fallait qu'elle prenne soin d'elle.

Une fois de nouveau à deux, prêtes à partir, Lili l'emmène chez elle pour tout d'abord prendre une douche et lui offrir quelque chose à manger. Oh c'est vrai son appartement n'est pas du tout ranger, des habits doivent traîner partout au sol et sur les meubles de plus que la vaisselle est à moitié faite.
Un détail vient juste de la percuter, elle n'a pas reprit son maillot ce qui fait qu'elle se retrouve le haut du corps en sous-vêtement. Bon c'est pas très grave si il se passe quelque chose elle saura se défendre puis, elle est résistante au froid. Elle l'emmène donc jusqu'à chez elle et l'invite à entrer. Son chat noir l'attendait assied non loin de la porte, un simple miaulement et un frottement sur sa jambe en guise de bonjour.


"Il squatte" c'est surtout elle et le chat qui se sont adoptés. Elle secoue vivement sa tête pour remettre en place ses cheveux.


Comme elle le faisait avant, Lili caressa le haut des cheveux de la jeune fille rousse, un petit sourire aux lèvres.

Su la suivit sans broncher, restant à seulement quelques centimètres à côté d'elle. Elle regardait le sol, la tête inclinée sur laquelle s'abattait la pluie. Le vent ralentissait sa progression mais elle devait faire avec. Plus elle s'éloignait de cet appartement, mieux c'était pour Lili.

Elles arrivèrent enfin chez son amie, et Su était glacée. D'ailleurs elle se demandait comment la jeune femme arrivait à supporter le froid qui s'était abattu sur elles.

Un chat était là et s'était précipité vers Lili pour se frotter contre ses jambes. La rouquine resta en retrait et la regarda se mettre à l'aise sans bouger de l'entrée.

Elle lui proposa une douche et elle ne pouvait pas refuser. Elle en avait plus que besoin. Elle acquiesça et sourit lorsque Lili passa sa main dans ses cheveux.

Elle se dirigea alors dans la salle de bain pour prendre une bonne douche chaude et enfin revenir vers Lili. Elle n'osa pas lui adresser un regard, gardant la tête baissée.

- Merci.

Su se laissa faire, peut-être était-ce inscrit dans ses gènes au fond? Elle se mit à fixer la fumée se dégageant des tasses. L'odeur du cacao la reconfortait modérément. Elle n'avait qu'une envie : se jeter dessus.

Mais elle ne bougea pas, préférant éviter soigneusement le regard de Lili qui essayait tant bien que mal d'obtenir une réaction de sa part.

Elle voulait en parler. Mais pas la rouquine. Elle n'avait pas envie de dire quoi que ce soit là-dessus car elle avait trop honte et ça lui faisait mal. Alors elle se contenta d'enrouler ses doigts dans le bas de son haut, anxieuse.

Son amie n'allait peut-être pas lâcher l'affaire, et cela lui faisait peur. Et ce pain... Ce chocolat chaud lui donnaient tellement envie...

Les doigts de Lili tapotèrent la surface de la table, elle ne s'impatientée pas mais ça la dérange de pas pouvoir faire grand chose pour elle. Finalement, elle se relève en posant ses mains sur la table et s'approche de la rouquine. Instinctivement, comme le ferait une grande soeur elle prit Su dans ses bras et serre un peu plus son étreinte.

Elle ne sait pas quoi faire, elle veut savoir, obtenir des informations pour éventuellement aider son amie. Lili la garde contre elle, son menton au dessus de la tête de la jeune fille et sa main qui caresse l'arrière de sa tête.



La jeune femme lui laisse un baiser sur son front après avoir dégager le plus gros de ses cheveux. La chaleur de son corps créée comme une bulle, une zone qui entoure les deux filles. Elle veut qu'elle aille mieux, la voir sourire de nouveau.

Les bras de Lili. Ils lui avaient tellement manqué. Alors elle craqua. Totalement. Tous les gestes d'affection de son amie augmentait la fréquence et la force de ses sanglots.

Elle resserra Lili contre elle. Elle se sentait suffoquer, complètement emportée par ses pleurs. Elle voulait mais elle ne voulait pas. Elle le devait pourtant. Elle lui devait des explications alors elle bafouilla, tentant de s'exprimer.

- C'était chez moi... Vraiment...

Elle enfouit sa tête dans son cou, elle avait touché le fond.

Elle gardait Su dans ses bras sa main dans sa chevelure rousse et l'autre dans le dos pour la garder au plus proche. Lili ne sait rien ou du moins elle ne connait pas les détails du mal-être de Su mais, étant donner qu'elle même elle ai vécu des choses horribles elle peut comprendre à quel point c'est dur d'expliquer les choses. Si elle était dans cette maison sans aucun but précis et restant dans un piteux état c'est qu'il y a eu une histoire ancienne dedans.

Lili se recule en posant ses mains sur les épaules de Su, elle relève légèrement le visage de celle-ci avec l'aide de son doigt en dessous de son menton.


Pendant qu'elle lui parle gentiment d'une voix douce, elle ramène les mains de la rouquine dans les siennes. Supprimer les mauvaises périodes ne sera sans doute pas possible mais, au moins les floutés. Il lui faut quelque chose de motivant mais quoi ?

Une pichenette amical sur le bout du nez de Su, Lili est inutile face à cette situation. Genre elle, elle pourrait réconforté quelqu'un avec ses capacités. Elle soupire longuement et embrasse la joue de son amie.


Lili la relâche doucement en tournant sur elle même, si elle aurait une robe sur elle ce serait plus beau à voir mais vu que, Lili c'est miss short ça ne risque pas d'arriver. Elle met un peu de musique pour le fond sonore, une musique assez calme mais pas dépressive si tu vois ce que tu veux dire.

Elle se met à sauter sur le canapé pour sautiller et retomber sur le sol sur ses pieds pour s'allonger au sol. Elle étale ses bras de chaque côtés en repliant ses jambes. Oh que oui, elle est ridicule mais au stade ou est-ce qu'elle se trouve il n'y a rien de pire, elle veut montrer à la rouquine qu'il a des choses drôles, même si c'est pas grand chose.


La jeune femme l'invite donc à la rejoindre dans son délire, se rouler par terre, sauter partout et foutre le bordel. Elle lui adresse un sourire amusé, provoquant son côté délirant.

Lili se sentit immédiatement mal, un peu pour ce qu'elle venait de faire mais aussi pour les paroles que Su lui a adresser. C'est comme-ci la tristesse qu'elle dégageait s’imprégner de Lili, elle ne comprend pas réellement et ne sait rien. Elle veut faire quelque chose mais à chaque fois qu'elle tente quelque chose rien ne réussi. Alors elle se contente juste de leurs positions en gardant son calme en profitant justement de ce calme pour reprendre ses esprits.

- Qu'est que je peux faire pour toi ?

La jeune femme fixe le plafond un bras le long du sol et l'autre qui se plie pour venir caresser les cheveux roux de son amie.

- Demande moi n'importe quoi, je veux faire quelque chose pour toi.

Elle est incroyablement calme par rapport à la situation d'il y a cinq minutes, elle attend juste une réaction en espérant que ce soit une bonne réponse.

- Il suffit de t'en faire, des souvenirs pour plus tard.

Lili se lève et se dirige vers sa chambre pour prendre l'une de ses armes blanche fraîchement aiguisés d'il y a quelques jours. Plusieurs secondes passent le temps de se remettre les idées en place et de ne pas taper le premier objet sur son passage.

"Il ne faut pas taper, surtout pas ici et encore moins en compagnie de Su..."

Elle inspire et expire longuement et la rejoint de nouveau avec l'arme entre les mains, elle se laisse tomber pour s'asseoir au sol en face de Su et croise les jambes. Lili fait tournée la petite arme entre ses doigts et dépose la lame sur sa peau, juste au poignet.

- Si tu veux que je mette fin à tes jours c'est ce geste la que je ferai ensuite.

Sa main tremble atteignant bientôt à son maximum. Elle ne le fera pas, jamais elle ne pourra toucher à un cheveu de Su et c'est énervant, perturbant et douloureux d'entendre cette jeune fille lui demander de prendre sa vie. Certes elle a déjà tuer sans difficulté des personnes qu'elle ne connaissait pas, ces personnes devaient sûrement avoir une famille une femme des enfants, un avenir mais rien ne lui importer de plus. Mais Su, Su c'est son amie et la seule à qui elle pourrait faire aveuglement confiance.

Elle fit un petit geste pour prendre le couteau par la lame et la planter plus loin dans le mur.
Avant que quelque chose se passe elle reprit Su dans ses bras et la serra immédiatement, quelque part elle s'en voulait de son geste mais elle ne sait plus quoi faire pour la rendre en meilleure humeur.

- Je pense pas avoir le courage de pouvoir te retirer la vie, je suis une machine à tuer mais je ne pourrais pas faire sa sur toi...

Ses larmes bloquent, ce n'est pas à elle de versée des larmes, elle ne doit pas montrer un état pareil à sa partenaire.

Su attendit avec douleur un coup qui ne vint pas. À la place de ça, elle entendit les pas de Lili s'éloigner et ne pas revenir. Les larmes se mirent à couler le long de ses joues, elle pleurait sans sanglots.

Son corps lui-même finissait par tomber, par se courber sous le poids insoutenable de ces trop nombreuses réminiscences. Elle était déjà folle, son esprit l'avait déjà abandonnée, et sa chair, là, maintenant, commençait à lui envoyer les dernier signaux.

L'éclat d'une lame sous la lumière attira l'attention de ses yeux écarquillés. Son amie s'assit en face d'elle. Allait-elle le faire? Son cœur commença à battre plus fort, plus rapidement. Même s'il était à bout de souffle, son corps avait encore la capacité d'avoir peur. Elle attendit mais elle sentit une douce étreinte à la place de la douleur qu'elle attendait.

Les mots de Lili n'avaient plus aucun sens et elle ne cessait de sombrer encore, de plus en plus. La jeune fille se laissa faire et lui rendit son étreinte. Elle avait été injuste avec elle. Mais si elle avait envie de mourir, cela ne pourrait être de ses propres mains, elle n'avait pas la force.

Elle avait envie de mourir aux côtés de quelqu'un qu'elle aimait, pour avoir au final un peu de douceur. Mais peut-être devait-elle se rabattre sur une fin douloureuse et difficile, loin de la candeur.