Etre invisible, c'est ce que je fais de mieux.

Je suis invisible, et c'est ce que je fais de mieux. Ça, et tuer. Je me faufile entre les gens telle une ombre, on ne me sent à peine passer. Je serais une excellente voleuse, mais j'ai choisi l'espionnage. Depuis toute petite, je connais tout de tout le monde, les gens n'ont aucun secret pour moi. Enfin, les gens ordinaire. Les nouvelles personnes que je côtoie sont différentes... Intrigantes, mystérieuses et prodigieusement intelligentes. Maintenant, je sens que ma vie va prendre un tournant différent. Je serai un peu moins invisible, je devrai parler et me socialiser. Mais pas trop, je dois quand même rester une ombre.

Accroupie sur le toit d'une maison, ma capuche rabattue sur la tête (comme toujours), je suis immobile. Mes yeux virent d'un endroit à un autre, ma respiration est lente et contrôlée. Je regarde attentivement chaque personne qui marche ou court dans la rue, les personnes qui s'arrêtent, ceux qui rentrent chez eux ou qui en sortent. Tout ce petit monde s'agite sous la pluie battante, le ciel est sombre sans aucune trace de lumière. C'est comme si le temps reflétait mes émotions. Malgré l'averse il y a énormément de gens dans les rues aujourd'hui, je ne vois presque que des parapluies aux couleurs sombres et unies. Je vois aussi quelques personnes, pas beaucoup, qui ont leur capuche sur la tête, comme moi, mais je ne crois pas que ce soit par choix.

Il y si peu de lumière qu'on croirait être la nuit, mais il y a beaucoup trop de monde pour que ce soit le cas. Les magasins sont ouverts, les enseignes brillent, les Hommes crient et parlent fort. Ils font toujours trop de bruit. Ils ne savent pas ce taire. Ils se croient seuls, seuls dans leur petit monde...

Je décide enfin de descendre du toit où je suis perchée. Malgré la faible luminosité il y a toujours un risque que quelqu'un me voit, et je ne dois pas prendre ce risque. Je me laisse glisser lentement sur les tuiles, et je saute en saut périlleux avant sur les poubelles en bas. Je me relève en époussetant mes vêtements et me dirige vers la rue principale. Les mains enfoncés dans les poches en apparence, j'ai en vérité la main sur mes poignards. On n'est jamais trop prudent, surtout avec autant de monde. Mes pas me guident vers un magasin dans un coin assez reculé de la rue, où peu de gens s'arrêtent. C'est un magasin d'armes blanches. Je rentre sans trop me poser de questions, comme automatiquement. Des gouttes d'eau glissent de ma capuche et s'écrasent sur mon visage mais je n'y fais pas attention. Ça ne me dérange pas.

- Hé, toi ! m'interpelle le propriétaire de la boutique. Enlève ta capuche quand tu rentres, tu veux ? Tu vas tremper tout mon magasin, alors poses ton pull à l'entrée.

- C'est une veste. Soufflai-je avec colère avant d'optempérer.

Mieux vaut rester polie. Enfin, un minimum. Je regarde tout ce que le magasin présente, on ne peut pas dire que ce sont des objets de grande qualité. Je ne sais même pas ce que je fais là. L'homme m'interpelle encore.

- Tu es pas un peu petite pour les armes, toi ? T'as l'air d'une gamine.

Je lui jette un regard noir et il se coupe.

- Oh, bien sûr tu reste une cliente. Y'a pas beaucoup de monde qui passe par ici, veulent pas avoir des ennuis. Mais je peux t'aider ?

- Je doute que vous soyez compétent. Dis-je calmement en examinant un grand couteau en argent.

Je repose l'arme précautionneusement et observe encore une fois. Il n'y a pas vraiment de choses intéressantes. Ce ne sont pratiquement que des armes à porter, pour faire jolie, de valeur et chère, pas pour combattre. Ce n'est pas le genre d'objets que l'on tache de sang.

- Qu'est ce que tu cherches ?

Je me retiens de lui envoyer un poignard à la figure. Il commence à me taper sur le système.

- Je ne vous ai jamais autorisé à me tutoyer.

L'homme grogne une excuse mais il contourne son comptoir et se rapproche de moi.

- Vous m'avez l'air d'être très intelligente pour une gamine de votre âge.

- Les enfants ne sont pas idiots, comme vous paraissez le croire.

Je plante mes yeux dans les siens, en lui affichant le visage le plus impassible que je puisse avoir.

- Vendez-vous autre chose que des jouets ?

Le vendeur affiche un sourire carnassier et me dit d'attendre avant de se diriger vers l'arrière boutique. Il revient avec un long fourreau entre les mains, au vu de la taille et de la largeur, ça doit être une longue épée, presque un sabre.

- Je vous propose cela. C'est une épée faite pour des combattants souples et rapides. Elle est très efficace.

Je tire l'épée de son fourreau doucement. La lame brille, elle semble particulièrement coupante. Le fourreau est simple et sombre, parfaitement mon style. Je souris d'un air triste.

- Je ne pense pas avoir assez d'argent.

- Oh, ça ce n'est rien. Je vous fait un prix d'amis. Disons... 15 pièces d'or, parce qu'elle n'a sa place qu'entre vos mains.

Je souris véritablement. Je lui donne les pièces et attache le fourreau dans mon dos. J'ai hâte d'utiliser mon nouveau jouet. Je salue le vendeur, récupère ma veste et sors de la boutique, encore extasiée de ma trouvaille. Soudain, alors que j'entrai dans une ruelle pour rentrer au quartier général deux adolescents bien plus grands que moi me rentrent dedans. Ils semblent bien éméchés, leurs yeux sont rouges, ils ont la bouche ouverte tel deux idiots. Je tombe à terre sous le choc, et eux rient.

- Que fais une gamine dans un endroit pareil ? Tu t'es perdue gamine ?

Leur voix moqueuse et leurs rires narquois me donnent envie de les découper en morceaux. Un sourire sadique s'étale sur mon visage et j'attrape la poignée de ma nouvelle arme.

- Vous tombez pile au bon moment... Dis-je, la voix basse et grave, les yeux s'assombrissant sous ma rage grandissante. J'avais justement envie de jouer.

Encore une fois, il pleut à Heaven et c'est l'instant rêvé pour Lili de sortir. Son appartement est incroyablement vide, des cartons traînent partout dans le salon et dans le couloir, il ne manque plus qu'à tout déplacer à son nouveau QG.

Il est temps de sortir prendre l'air, dernière caresse à son fidèle chat noir et fermeture de son appartement. A peine dehors qu'elle saute sous la pluie et prend une grande bouffée d'air frais, ou à moitié car ça reste la ville. Par précaution elle n'a pas oubliée de prendre sa dague car la nuit dernière plusieurs hommes l'attendaient devant sa porte. Lili traverse les rues en faisant grésillé la lame de son arme blanche sur les murs déjà dégradé par les impacts de balles.

Un peu plus loin un groupe l'attendent bien à l'abri des regards, comme-ci elle ne les a pas vu elle passe devant cette bande de crétins. Un jolie sourire s'étend sur ses lèvres avant de finir derrière eux.


Une femme en leur compagnie ne s'attendait pas à la voir débarquer ainsi ce qui la fit hurler comme une sauvage. Avant qu'elle ne puisse terminer son cri la jeune femme aux yeux rouges lui planta sa lame dans la gorge. A la vue du sang ses traits devinrent plus sévères et, en trois minutes les six hommes qui étaient encore là sont morts soit égorger ou tabasser à mort.

Avec un air de satisfaction Lili s'éloigna pour ne pas devoir à s'occuper des cadavres gisants au sol. Un peu plus loin des bruits dérangeants interpelle Lili donc sous la curiosité elle s'avance vers les bruits en questions. Elle remarque donc une jeune fille armée et deux garçons semblant se moquer d'elle. Il est intéressant de voir ce que va faire la petite donc, en s'adossant au mur elle observe la scène, elle a déjà eu des retours sur la petite Aelio la nouvelle recrue chez les Ombres. Même si elle même elle ne s'y trouve plus elle s'informe toujours et, avec son nouveau clan il est important de connaître l'ennemi.

Du coin de l’œil je remarque une belle jeune femme adossée à un mur. Elle m'observe avec un sourire en coin. Tu veux de l'action ? Très bien. J'entends le rire des deux idiots retentir une nouvelle fois. On dirait qu'ils ne me prennent pas au sérieux.

- Fais attention, tu pourrais te couper la gamine !

Déplorable. Deux jeune hommes saouls et simples d'esprit, défoncés au crack ou à je ne sais quelle drogue dure. Rien que de les voir me donne la nausée, les entendre parler me donne envie de sang. J'accroche mon regard à des deux, et fais ressortir toute la haine dont je suis capable. Automatiquement, mes lèvres se retroussent et je commence à trembler sous la hâte. Je raffermis ma poigne sur la garde de mon arme et m'élance rapidement. Ils n'ont pas le temps de faire un geste que je suis derrière eux. Le premier tombe à terre, je lui ai tranché les genoux. Il hurle de douleur et le second est pétrifié par l'horreur. Mais il n'a pas le temps de reprendre ses esprits : je me dirige vers lui à la même allure et lui tranche la tête avec fermeté. Il n'a même pas eu le temps de hurler. Sa tête roule sur le sol vers la jeune femme qui m'observe toujours. Je tourne la tête rapidement vers elle et lui lance un sourire arrogant. Puis je me concentre à nouveau sur ma première victime qui continue à gémir, recroquevillé sur lui-même, tentant de stopper le flot de sang qui coule de ses moignons. Je me dirige à pas lents vers lui, mon épée encore bien en main. J'attrape ses cheveux et tire sur les fines mèches brunes pour lever son visage vers moi.

- Tu sauras maintenant qu'il ne faut sous estimer les gamines. Enfin... Tu ne le sais pour seulement quelques minutes... Dommage.

Un nouveau sourire sadique écarte mes lèvres alors que je me sens emportée par le sentiments de vie que tuer m'apporte. Ah, qu'est ce que ça m'avait manqué...
Ses cris retentissent une fois de plus, il a compris son sort. Mais c'est trop tard. Ma lame s’abat une dernière fois, tranchant net ses cris.

Sa tête roule près de celle de son compagnon, un expression de terreur absolue peinte sur son visage. Sa dernière expression, avant que je lui prenne la vie. Je repousse du pieds le cadavre sanguinolent et essuie ma lame sur les vêtements qui le recouvre. Je la range précautionneusement dans son fourreau et me retourne vers mon observatrice, toujours adossée au mur.

- Excuse-moi, je ne te proposes pas de me serrer la main. Dis-je en lui désignant mes mains tâchées de sang.

- Thenys Aelio, enchantée de te rencontrer.

C'est intéressant, ses capacités ne sont pas mauvaises et la jeune femme en tremble d’excitation car rare sont les personnes avec cette agilités et ce caractère et, elle va même jusqu'à identifié la petite à elle même quand elle était jeune. Alors, après cette jolie petite prestation Lili s'avance vers la tête tranchée la plus proche d'elle, elle s'accroupit juste à côté pour appuyer sur la joue inactif du jeune gens.

Lili sourit et se relève se retrouvant juste en face de la petite empoignant sa main, elle même était déjà couverte de sang sauf que la pluie à eu le temps d'enlever la saleté de sa peau.


La chevelure de la jeune femme se repose enfin sur ses épaule, avec la rapidité dont elle s'est déplacée, le mouvement de ses cheveux n'ont pas eu le temps de suivre. Lili se pencha vers elle, son visage à quelques centimètres du sien. Aelio est plus petite qu'elle et sa taille lui rappel étrangement Su. Le regard de la jeune fille fait sourire Lili, elle devine quelle genre de personne elle est et elle confirme les infos qu'elle a obtenu.

Lili se recule en tournant sur elle même, contente de ce qu'elle venait de voir. Elle aura sûrement une occasion de se battre contre elle, oui, elle voit le combat partout mais elle aime tellement sa. Son regard se porte sur l'arme entre ses mains, apparemment c'était sa première utilisation.


Tout en se rapprochant une nouvelle fois elle se permit de toucher le fourreau, elle reconnait de suite vers qui elle s'est tournée pour obtenir cette arme. M'enfin, ce n'est pas l'arme qui fait la personne mais la personne qui fait l'arme.

Je la laisse me tourner autour, un air amusé sur le visage. Encore une personne intéressante ! Ma vie est nettement plus palpitante depuis que je suis dans le clan des ombres. Étrangement, elle semble me comprendre... Ou, en tout cas, comprendre ce que je ressens actuellement.

- Oui, je viens de l'acheter. Le vendeur a été... Cordial. M'enfin, cette arme m'appartiens maintenant, et j'ai hâte d'en user encore. Qu'est-ce que tu en penses ?

Elle n'a pas l'air offusquée que je la tutoie aussi rapidement, mais au vu de la situation que nous venons de vivre, je nous pense assez proche pour cela. Alors que je la détaille, je me surprends à espérer que je serai comme elle plus tard. Tiens ? Serais-je capable de ressentir ces sentiments enfantins malgré ma psychopathie ? Car c'est exactement ça que je suis : une psychopathe. Je me délecte de la douleur, de la souffrance, je sème la mort et je rêve de vengeance ensanglantée. Contrairement à la plupart des enfants le sang ne me débecte pas, il me rassure. Le rouge est une couleur que j'affectionne particulièrement... Rouge que je retrouve dans les pupilles de Lili. Je penche légèrement la tête sur le côté, un air de réflexion peint sur le visage. Est-ce Lili serait une image envoyée par mon esprit ? L'image de celle que je veux devenir, celle que j'aimerai être ? Je m'approche d'elle pas à pas, et la regarde attentivement.

- Es-tu réelle ? Soufflai-je distraitement. Tu n'es sûrement qu'une image envoyée par mon esprit devenant de plus en plus détraqué jour après jour, mais je n'en suis pas sûre... Pourtant, j'étais persuadé que le moment venu, mon esprit m'enverrai l'image de mon...

Je m'interromps soudainement, me rendant compte que je suis encore une fois en train de déballer mes pensées à voix haute. Cela commence sérieusement à être embarrassant... Tu deviens folle, ma pauvre fille. Oh, toi, la ferme. Tu ne m'avais pas manquée. Regardes toi, tu parles à ta propre conscience. Je suis toi. Tu es moi. Et tu te réponds toi même, tu t'insultes toi même... Un tic nerveux agite ma paupière droite une seconde, mais je me reprends. Ça suffit maintenant, je ne suis pas encore folle à lier.

Enfin, tout dépends de si cette Lili est réelle ou pas...

Lili écoutait attentivement ses mots et les expressions de la petite, exactement ce qu'elle faisait avant avec ses problèmes psychologiques. Tout ses mots, elle les comprend par détails. Alors, ensuite, un fou rire la prend. Elle rie tellement qu'elle se sent obligée de se plier légèrement en forçant un peu sur le ventre.

En reprenant plusieurs fois de grande inspirations elle s'adresse à Thenys.


Peu à peu elle se reprend, elle frotte ses yeux des larmes qui lui a envahit la vue. Lili place ses deux mains sur les joues de la demoiselle, un sourire large jusqu'au oreilles.


Puis dans un élan


Elle s'est laissée un peu aller, avec l'aide de son doigt elle pousse légèrement le visage de Thenys en faisant pression sur son front. Les mains maintenant sur ses hanches elle se met droite en face d'elle.

Je laisse un rire nerveux s'échapper de mes lèvres alors qu'elle s'écarte de moi.

- J'aimerai être comme toi. Soufflai-je avec une pointe d'admiration.

Mais je me reprends vite et reprends un visage inerte. N'affiche jamais tes émotions. Jamais. Sinon c'est la fin.

- Je n'ai pas vraiment d'argent pour me permettre d'acheter des armes de meilleure qualité... Et elle me correspondait tellement que je n'ai pas pu y resister.

Je passe une main dans mes cheveux, dans un geste si banal qu'il me paraît étrange.

- Et... Merci. Je m'entraîne depuis que je sais marcher... Ou avant, je me rappelle pas. Marmonnai-je. Oh, je me rappelle Rei disait toujours qu'on pourrait battre tout le monde à deux...

Mon visage s'assombrit et je baisse la tête un instant. Rei. Rei... Je sers les dents, ma machoire se raffermit, je fuis son regard.

- Désolée. Je dois y aller.

Ma voix est peut-être plus dûre que je ne l'aurais voulu. Mais j'ai mal. J'ai si mal... Je me détourne de Lili et me mords violemment la lèvre. Ne pleures pas. Tu n'en as pas le droit.

Tu dois être insensible. Forte. Venges-le.

Elle croise les bras, écoute mais ne comprend pas tout. En même temps ce serait si étonnant de sa part de comprendre. Pas la peine de poser de questions, si elle lui demande quoi que ce soit la gamine risque de craquer intérieurement comme Lili aurait pu le faire autrefois.

La voilà qu'elle lui tourne le dos, pour partir ou et faire quoi ? Attends Lili a l'occasion de rencontrer quelqu'un sans partir loin dans ses délires, il faut qu'elle profite. Elle se précipite vers elle pour lui barrer chemin.

- Tu vas ou ? Faire joujou avec ta nouvelle arme ?

Ce serait sûrement pas sa mais c'est la seule chose qui lui vient en tête. Le visage vers le ciel, elle laisse la pluie s'écraser sur son visage et sa poitrine. C'est tellement agréable la pluie, on a l'impression que l'eau vous emmène ailleurs ou bien, qu'elle est là pour vous détruire tout entier. Le temps que Lili préfère c'est bien comme aujourd'hui, le vent se lève un peu plus.

- Tu veux t'en servir sur moi ? Il n'y a pas de soucis.

D'une voix provocante elle fixe le regard de la jeune fille, elle a changée en peu de temps. Le regard qu'elle porte est plus dur, sûrement pour se donner cette image de puissance ou quelque chose dans le genre mais, derrière ce regard elle comprend la canalisation de ses larmes. Cette fille ne peut échapper à Lili, ni mentalement ni physiquement.
Elle glisse est prête à recevoir un éventuel coup, une attaque ou une réaction pour l'esquiver, du moins si jamais celle-ci réagit.

Je prends une grande inspiration. Elle ne veut pas le laisser partir hein ?Bon, tu vas devoir te retenir encore un peu ma grande. Je lève la tête également et laisse la pluie frapper mon visage d'un froid glacial. Mais ça ne me dérange pas, je préfère la fraicheur à la chaleur, elle m'est plus agréable, plus... Naturelle. D'un seul coup, je me sens mieux. Je laisse quelques larmes se mêler à la pluie, je respire sereinement, en intériorisant tout ce que je ressens. Sois forte. Lentement, avec ces gestes toujours confiants et calmes, je tire mon épée de son fourreau et la contemple. Mon regard croise celui de Lili, cette jeune femme qui est si proche de ce que je suis. Non, toi tu es un monstre. Mes lèvres s'écartent en un sourire douloureux. Je n'ai pas pour habitude de sourire naturellement, c'est un geste qui m'est étrange. Je pose toujours une émotion, un sentiment derrière mon sourire ou mon rire.

Je n'ai pas d'intention hostile, seulement l'envie de me mesurer à quelqu'un qui me ressemble. Ce sera une sorte de combat amical, si on veut. Je souffle en abaissant ma lame doucement vers le sol et je plante mon regard dans celui de mon adversaire.

- Tu peux y aller, je suis plus résistante que j'en ai l'air. Mais avant de commencer...

Je fais une pause dans ma phrase et regarde autour de moi.

- Je ne penses pas que ce soit une bonne idée de continuer ici. D'une part, l'odeur nauséabonde de ces cadavres me donnent envie de vomir, et d'autre part, je ne pense pas que nous auront l'air de parfaites innocentes si l'on nous surprends là.

Je jette un regard amusé à l'entrée de la ruelle où un passant commence à se poser des questions.

- Allons ailleurs. Nous serons beaucoup mieux, seules. Et ce serait parfait si tu connaissais un endroit où nous aurions plus d'espace que cette étroite rue. Ce serait bien plus intéressant, qu'en penses-tu ?

J'attends sa réponse avec un certain amusement. J'ai repris du poil de la bête, l'idée d'un combat autre que contre deux badauds m'enchante. Je sens déjà les battements de mon coeur s'accélérer, mon sang circule plus vite, l'adrénaline commence sa montée. Aah, quel merveilleux sentiment que le sentiment de puissance, de défi, de danger. J'espère qu'elle va utiliser le maximum de ses capacités, elle a l'air d'être une combattante assez douée.

- Je te suis. Dis-je avec un sourire arrogant.

Pour le moment elle garde son arme blanche sous sa manche, pas besoin de la dégainer maintenant et, elle n'en aura pas besoin. Contrairement à la jeune fille l'odeur du sang motive Lili, c'est l'odeur qu'elle connaît parfaitement. Après avoir tuée sa mère plus rien ne l'a dérange de toute manière.

La jeune femme aux yeux rouges pétant lâche un long soupire et s'étire longuement, elle répond au sourire de Thénys et se dirige vers une zone avec plus d'espace en sautant sur les murs et les toits des maisons. Elle retombe sur ses pieds en attendant la petite, il n'y a pas grand monde qui passe dans cet endroit. Lili attends que sa camarade se rapproche un peu plus et, avec un sourire effrayant, elle se met à se déplacée à une grande vitesse sur l'espace qui se trouve autour d'elles.

Rapidement comme un coup de vent Lili passe derrière la jeune fille.


C'est mieux que ce soit Thénys qui commence, si c'est Lili qui commence la danse, ça risque de partir trop loin.

Je ne prends pas la peine de répondre. Je la suis des yeux avec amusement, alors que je la vois me laisser le premier tour.

- N'aie pas peur de me faire mal surtout, je suis résistante.

Et aussitôt, j'esquisse un mouvement du bras mais m'élance en sens inverse. Je tourne autour d'elle, essayant de semer son regard. Je ne pense pas qu'elle soit moins douée que moi, au contraire. Son talent est remarquable je pense, elle est calme et sûre d'elle. Je ne la lâche plus des yeux. Soudain, mon visage se ferme et je pousse ma concentration au maximum. C'est parti.

Mes mouvements sont rapides, fluides, mais je n'essaye pas de la toucher. Parfois je m'appproche plus d'elle mais sans la toucher, comme pour lui faire croire que je vais amorcer ma première attaque. J'essaie de gagner du temps, j'esquive, je virevolte, alors que mon cerveau travaille à toute allure pour trouver un moyen de la surprendre. Quand j'ai enfin trouvé, je ne laisse rien paraître et rabat la capuche sur ma tête tout en tourbillonant sur moi même. Combattre, c'est comme danser. Je suis sûre que j'aurai été très douée en danse.

Et je m'approche d'elle soudainement, mais c'est le plat de ma main qui s'abat entre ses côtes. Je connais tous les différents points faibles des humains, mais tout le monde n'a pas les mêmes. Il me suffit de trouver les siens. Avec mon épée je me prépare à parer ses coups, tout en restant sans cesse en mouvements pour éviter qu'elle ne me touche.

Sois une ombre. Un fantôme. Vive, rapide, intouchable.

C'est amusant, divertissent et excitant à la fois. Elle est aussi rapide et agile, ses mouvements son beaux et Lili sourit face à ce spectacle.

"N'aie pas peur de me faire mal surtout, je suis résistante"

C'était pas une bonne idée de dire sa à la jeune femme et immédiatement elle changea d'attitude. Son sourire ensorceleur et écrasant l'atmosphère fait surface, quand elle lui donne un coup entre les côtes elle ne bougea pas ou presque pas, son pied droit recula légèrement pour garder sa stabilité.

Lili leva le bras en l'air, pour perturber sa camarade de "jeu" puis, profitant d'un seul mouvement de sa part elle recula. Malheureusement pour elle, c'était pas une bonne idée. En faisant un tour sur elle même à l'envers elle donna un coup de pied dans la main de la jeune fille qui tient son arme. En faisant voltiger l'arme elle la rattrapa par la lame, une petite partie de sa main s'ouvrit mais rien d'important.
Lili reprit son élan et fonça vers Thénys, une main au sol elle glissa sur la surface du bitume et lui fit une balayette pour la mettre au sol. Puis, elle posa son pied sur le bas du dos de la petite l'empêchant de faire n'importe quel mouvement. Si elle aurait voulu, elle aurait déjà planter sa dague dans la poitrine de la fille.

Hugh, elle est incroyablement forte. Mais ça ne me surprends pas plus que ça car je sais depuis longtemps qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Une jeune fille extérieurement douce, fragile, sentimentale, faible. Mais intérieurement, son caractère est autre : tout comme moi, elle à l'envie de sang, du danger, elle aime les combats, l'adrénaline qui s'infiltre dans les veines. Sa force n'a d'égale que sa haine, elle est prête à tout, et agile et déterminée, elle est une combattante hors pair. J'ai toujours su, comme nous l'avaient enseigné nos tuteurs, que la haine, la rage qui vit en nous est la vraie force humaine ; une si grande force qu'elle en devient surhumaine pour qui sait l'utiliser correctement. Connaître son adversaire, ses faiblesses, ses attaques, sa défense, sa façon de combattre et de se mouvoir. Comme le dit ce célèbre dicton "Sois proche de tes amis, mais encore plus de tes ennemis.", la connaissance est l'essence de tout. J'admire ces personnes à l'intelligence et à la réflexion bien plus dévelopée que nous autres, appelés les surdoués. Il y a tellement de possibilités qui s'offrent à eux, ils peuvent absolument tout faire. A mon humble avis, les chefs de clan sont surdoués. Aya Matthews et Ayden Blacksun sont les deux seuls que j'ai rencontré jusqu'ici mais ils sont remarquablement perspicaces et rusés, et bien sûr ils ont certains problèmes avec les gens.

Encore une fois, mon esprit s'est égaré des les prémices de mon esprits ; j'ai laissé mon adversaire prendre le contrôle par manque d'attention. Je devrai vraiment apprendre à refouler mes pensées : c'est ce qui me fait le plus défaut. La pression dans mon dos s'accentue et je grimace. Bon, passons aux choses sérieuses.

J'attrape sa cheville et tire d'un coup sec en déboitant ma propre épaule ; ça fait mal mais c'est réparable facilement. Elle perds assez dd'équilibre pour me permettre de me relever et j'en profites. Elle détient mon arme mais je n'en ai pas véritablement besoin. Avec les mêmes mouvements vifs j'enchaîne les coups secs dans le foie, le plexus, la gorge, l'arrière du genou. Chaque coup est nécessaire pour savoir où sont ses faiblesses. Mais c'est un combat que je ne suis pas sûre de gagner : j'ai pris un gros risque en engageant un combat contre une personne aussi douée sans la connaître plus. En admettant ma faiblesse face à elle, je m'arrête soudainement et m'écarte légèrement pour nous permettre de reprendre notre souffle. J'incline la tête pour la remercier de ne pas avoir tenté de mettre fin au combat alors que j'étais dans une position de soumission. Elle aurait très bien pu enfoncer sa dague dans n'importe quel endroit de mon corps, mais elle ne l'a pas fait. Alors, je pose un genou à terre et baisse la tête, en signe de soumission.

- Lili, tu as gagné. Il ne sert à rien de continuer cet affrontement après le coup que tu viens de me porter : tu gagneras à tous les coups.

Je souris.

- Félicitations.

Je parle d'un ton froid et son équivoque, mais je n'ai aucun ressentiments. Au contraire, je suis admirative. C'était un beau combat, très enrichissant.

Quel dommage, la déception se lit sur le visage blanc de Lili. Elle prend un air de fausse boudeuse et se penche en avant.

- C'est dommage que ça ne dure pas plus longtemps mais, c'était cool.

Ses nerfs se calment et ses muscles se détendent. On ne va pas se cacher, Lili apprécie voir les gens soumis à elle mais, pour une fois elle n'en profitera pas. Elle attrape le bras de Thénys et la serre contre elle, ce doux parfum de sang, elle aime sa. L'étreinte ne dure que quelques secondes puis en se reculant elle lui rend l'arme en question, elle frotte le sang sur sa main sur son tee-shirt en soupirant.

Cette petite, elle aura certainement l'occasion de la rencontrer une nouvelle fois et en grandissant elle prendra en force et agilité et à ce moment la, tout deviendra plus intense.

- Alors, tu te plais chez les Ombres ?

Normalement il est interdit d'en parler à l'extérieur en public mais peu importe, qu'est ce qui pourrait arriver à ces deux filles. Un léger sourire s'affiche, elle aurait pu ne rien dire par rapport à sa mais, comme elle sait qu'elle se trouve là-bas, pourquoi ne pas en savoir un peu plus ?

Je n'ai aucune réaction lorsque Lili me sers dans ses bras. Ce n'est qu'un court instant, mais même pour si peu de temps ce n'est pas dans mes habitudes de me laisser enlacer de la sorte. La dernière fois que j'ai laissé quelqu'un me faire un câlin, c'était à la mort de Rei. Je l'ai serré si fort, jusqu'à son dernier souffle. J'ai été là jusqu'au bout... Ce doit être pour cela que je n'aime pas que l'on me touche. Pour moi, il n'y avait que mon frère jumeau. C'était la seule personne au monde que j'ai aimé, que j'aime et que j'aimerai. Je ne peux plus ressentir de l'affection à présent, ou peut-être que je me l'interdis, mais le résultat est le même. Il y a bien d'autres façons d'être proche des gens : le respect, l'obéissance, la diplomatie. Peut-être qu'un jour je serai forcée de montrer de l'affection pour quelqu'un, mais jusque là, je m'en passerai volontiers. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas esquissé le moindre geste lors de son étreinte, je n'ai pas dit un seul mot. Je me suis contentée de regarder dans le vide en attendant que ses besoins affectids soient remplis.

A présent elle me regarde avec cette air enfantin qui me fait presque sourire et je ne sais comment réagir. Enfin, comment elle voudrait que je réagisse. Dois-je lui dire que je m'y sens bien ? De toute façon, je ne sais même pas comment elle a pu être au courant du camp auquel j'appartiens, et cela me paraît suspect. C'est peut-être un piège, elle me teste ? Arrêtes Thenys, arrêtes de penser que tout le monde est contre toi. Ce n'est pas parce qu'elle vient de t'enlacer pendant une seconde et demi qu'elle veut être ton ami ! Et quand bien même elle le voudrait, pourquoi réagis-tu toujours de cette manière ? Oh, toi, la ferme. Je fais ce que je veux.

- Je ne t'ai jamais vu là-bas, enfin, pour le court temps que j'y ai passé jusqu'à présent. Dans quel camp es-tu ?

D'accord, c'est assez direct. Je desserre les dents -que j'avais serrées sans m'en rendre compte- et me radoucis un peu.

- Je ne sais pas vraiment en fait. Je n'y ai pas passé beaucoup de temps. Mais certaines personnes sont... Intéressantes.

Mon esprit se tourna aussitôt vers Eirin Takahashi et Ayden Blacksun. Deux personnes que je devrais "servir" pendant pas mal de temps pour pouvoiir grimper les échelons et accéder à mon but. Ma vengeance.

J'attendais sa réponse avec curiosité. Après tout, pourquoi ne pas la connaître un peu plus tant que j'en ai encore l'occasion ? Elle n'est pas méchante, un peu psychopathe sur les bords mais... Elle me ressemble tellement. Je veux savoir jusqu'où cette ressemblance s'arrête.

La lame cachée depuis le début dans sa manche glisse pour atterrir entre ses doigts puis, elle jongle avec comme à son habitude pendant une conversation. Thénys ne semble pas réagir mais peu importe, ce n'est pas la mort. Elle l'écoute donc sans lui couper la parole ou quoi que ce soit, elle garde un air impassible sans s'en rendre compte.

Après avoir reçu une question elle y répond d'une voix un peu amusée.


Elle pouvait au moins dire sa :


A leur première rencontre ils se sont embrasser, enfin c'était il y a longtemps maintenant mais quand on y repense, à chaque fois qu'elle rencontre une personne importante il se passe toujours quelque chose d'anormal. Puis elle reprend après s'être arrêtée.


Elle vise quelqu'un en disant sa mais elle n'en dit pas un mot.

Nervosité.

Elle a le besoin d'occuper ses mains sans arrêt. Après un combat, elle semble avoir un soudain regain d'énergie. Elle use donc de l'adrénaline, comme moi. Elle joue avec son poignard sans y faire attention, c'est donc un geste commun pour elle. Un geste qu'elle doit effectuer à chaque fois qu'elle est nerveuse, donc très souvent.

Ou bien... Ou bien elle s'ennuie. Combattre l'occupe et battre l'amuse. Sans les combats elle est inactive et ne le supporte pas, il lui faut de l'action, du danger, comme moi. Mais elle est plus âgée, plus expérimentée et elle n'a sûrement pas vécu les mêmes choses que moi. Que lui est-il donc arrivé pour qu'elle soit comme ça ?

Des gens intéressants hein ? Son regard change. Elle semble presque mélancolique, nostalgique. Ayden. Qu'a t-il fait ? Quelque chose s'est passé entre elle et lui. Et je dois le savoir. C'est mon boulot de savoir les choses après tout, même concernant mon chef. Encore plus concernant mon chef. Bon, suffit la réflexion, passe aux questions.

- J'ai perdu mon frère jumeau il y a quelques années.

Confession. Très souvent, ça aide les gens à se confier eux-mêmes.

- Je ne crois pas que tu sois aussi proche de moi sur ce point là, exact ?

Mon interrogation n'est pas formulée telle que je me la pose, mais c'est plus discret ainsi.

- Oh, Ayden est un homme intéressant. Surprenant aussi.

Je guette sa réaction du coin de l’œil tout en feignant de parler naturellement. J'effectue quelques pas, je tourne, quelques gestes qui prouvent une familiarité. J'espère qu'elle tombera dans le piège et chantonne doucement, comme si j'étais détendue et confiante. Cela devrait suffire.

Elle hausse un sourcil à sa confession, elle ne s'attendait pas à recevoir ce genre d'information de la part de la personne même.


Lili croise les bras faisant remonter sa poitrine en souriant toujours à sa manière habituel.


Avec son doigt elle vient appuyée sur sa joue pour se donner l'air de réfléchir. Intéressant, spécial, lunatique, nerveux et dangereux. C'est ce qu'elle aime chez lui et ce qui lui a le plus marquer, comme son rôle était d'être domestique chez lui elle connaît les différentes réactions et pensés chez lui.

Elle en revient à le jeune fille, elle semble vouloir quelque chose et tout se lit sur son visage même si elle fait en sorte d'être naturelle.

Je soupire avec exaspération et finis par rester immobile. Cette fois je me referme entièrement. Je déteste parler de Rei, et alors que je me confis à elle de mon plein gré, elle est pleine de dédain comme si ça n'avait aucune importance. Elle ne sait sans doute pas ce que c'est de souffrir, d'avoir mal, d'être comme séparé en deux. Ma rage monte et je me retiens pour ne pas lui trancher la gorge. Je garde alors les bras contre mon corps, me forçant à ne pas bouger.

- On ne peux rien te cacher hein ? M'enfin bon, je suis plus à ça près.

Je la fixe avec un regard froid, gardant tout de même inconsciemment une lueure de compassion. Mes traits sont fermés, mon corps est immobile, je la scrute, cherchant chaque petit geste, chaque tressaillement qui traduirait une émotion quelconque.

- Comment es-tu devenue comme ça ?

Ma voix est également froide, insensible. Je m'effforce de garder ma rage en sourdine alors que j'attends sa réponse, tous mes sens en alerte.

Ne fais plus la moindre erreur, s'il te plaît. SInon je vais être obligée de te sauter dessus.

C'est quoi son problème ?


Pf, elle soupire, mais avec sa façon amusé. Ce n'est pas qu'elle porte beaucoup d'intention a ses problème de son enfance mais elle est faite comme ça. Jamais elle n'a dit ou avouée les mauvaises périodes de son passé avec exception de Nathan mais, en échange de sa confession elle peut bien faire sa.


Lili tremble et s'arrête avec un large sourire.  


Elle pointa le bout de la lame aiguisée vers le petit nez de Thénys. C'est effrayant, elle se fait peur elle même de parler d'elle avant.  


Sa voix est écrasante, ses mots pèsent dans l'air. Si elle serait seule Lili aurait déjà détruit le mur derrière elle mais elle se contenta de serrer la mâchoire avec le sourei toujours.

Tandis que je l'écoute raconter son passé, je sens mon hilarité grimper en flèche. Sans que je ne puisse l'expliquer, j'explose d'un rire incontrôlé lorsqu'elle se tait. Des larmes me montent aux yeux, je suis pliée en deux par des crampes. Je n'ai pas vraiment l'habitude de rire comme ça, et je ne sais même pas ce qui me prends. Mais ce n'est pas un rire joyeux, c'est un rire froid, bruyant, sans vie.

Je reprends mon souffle doucement en essuyant mes yeux. Mon regard se tourne immédiatement vers Lili quand je me relève enfin, mais je ne tente pas d'expliquer mon comportement étrange. Je suis une sorte d'éponge : j'absorbe en quelque sorte l'énergie des gens qui m'entourent. Dans ce cas, cette fille fait ressortir toute ma fragilité mentale, toute ma folie. J'ai surement l'air d'une psychopathe, mais je ne pense pas que cela l'affecte plus que ça au vu de ce qu'elle vient de me conter. Puis je m'adresse à elle d'une voix douce :

- Et bien, tu es quelqu'un d'assez... Torturée, si je peux me permettre. C'est très naïf de ta part de penser que tu ne peux ressentir de sentiments, tu sais. C'est dans la nature humaine d'avoir des sentiments, et quoi que tu fasse, tu n'es pas un petit homme vert.

Je m'approche d'elle sournoisement, un grand sourire aux lèvres. Silencieusement mon poignard glisse dans ma paume et je le compare au sien, comme on comparerai des sacs, ou des vêtements. Mais, ma tenue en dit long sur mon style vestimentaire : moi ce que j'aime c'est les armes, si je ne me balade pas entièrement nue c'est seulement parce que je ne veux pas attirer plus de pervers.

- Et ne me contredis pas, tu sais que j'ai raison. Sinon, tes pensées ne s'égareraient pas auprès de ce cher Ayden Blacksun quand je parle des Ombres. Bien sûr, je ne dis pas que tu as des sentiments amoureux, non. Sur ce point là, je pense que nous ne sommes pas capables d'aimer, oui. Enfin, pas comme les gens normaux l'entendent. Moi par exemple, je ne peux pas aimer parce que mon frère a toute la place dans mon coeur, je ne peux m'attacher à quelqu'un d'autre.

Mon regard se perds alors que je deviens pensive, mais je reprends vite mes esprits et me concentre sur Lili.

- Bon, et bien, cette rencontre était fort amusante. J'espère te revoir bientôt ma chère.

Je la regarde d'un œil amusée et lui tends la main, me préparant à reprendre le chemin des toits pour rentrer à la base.

C'est en étant très attentive que Lili écoute sa camarade. Elle n'a pas tord c'est vrai mais c'était il y a longtemps, ce n'était pas de réels sentiments mais juste une attirance physique si il devait se passé autre chose à ces jours qui viennent ce serait contre sa volonté.

Cette fille est intéressante et attirante quand elle parle. Elles se recroiseront forcément un jour, même si ce sera pas encore pour une guerre ou quoi que ce soit leur chemin se croiseront de nouveau. Dans cette ville rien n'est étonnant alors pourquoi elles ne se reverraient pas un autre jour dans de meilleures conditions ou pires.

La jeune femme lui serre la main en souriant.

- C'était appréciable, je pense qu'on se reverra un jour ou l'autre.

Elle se défait de sa main et se dirige vers les ruelles les plus sombres pour repartir dans son élément, elle s'occupera avec ce qu'elle trouvera dehors.

Je la regarde droit dans les yeux lorsqu'elle me sers la main, un sourire en coin gravé aux lèvres. Puis elle s'en va a toute allure, les cheveux au vent. Et je la regarde partir, toujours ce même sourire sur mon visage.
C'est seulement quand elle est hors de ma vue que je m'élance sur les toits, rapide et vive comme l'éclair, le regard fixe sur l'horizon. Je m'élance avec l'espoir de revoir un jour ce qui se rapproche le plus d'une "amie" a mes yeux.